Conservation

Préservation de la flore rare et menacée

La conservation de la flore rare et menacée est une mission fondamentale du Conservatoire botanique Alsace-Lorraine. 

La réalisation de cette mission passe par la définition des priorités. Il établit pour cela des outils d’aide à la décision (listes rouges, liste de priorisation d’espèces…). Ces travaux sont basés sur une démarche scientifique visant à produire des résultats objectifs.

Les actions menées par le Conservatoire pour une espèce donnée font l’objet d’une définition des objectifs à atteindre et des actions à mener au sein d’un plan de conservation. Il est généralement précédé d’une phase de diagnostic via la réalisation d’un bilan stationnel qui répertorie l’ensemble des localités connues de l’espèce visée, recense les effectifs présents et localise précisément les populations.

Le Conservatoire botanique n’ayant pas vocation à gérer des sites naturels, les actions concrètes à mener sur le terrain sont définies en partenariat avec les acteurs locaux (propriétaires, gestionnaires de sites, animateurs Natura 2000, etc.) responsables de leur mise en œuvre.

Dans les cas où les populations naturelles sont extrêmement menacées, des actions de conservation ex-situ sont menées. Elles se traduisent par la constitution de banques de graines et la définition de protocoles de culture en vue d’opérations de réintroduction ou de renforcement de populations. Le jardin du Conservatoire, situé à la ferme de Bussière à Strasbourg, en lien étroit avec le Service Nature et Espaces verts de la Ville de Mulhouse et les jardins botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine (membres du GIP), réalisent ces opérations de sécurisation des espèces menacées. 

Ces actions de conservation s’accompagnent généralement d’une surveillance régulière des dernières populations naturelles. Des suivis réguliers sont effectués par les équipes du Conservatoire en lien avec les gestionnaires.

Zoom sur le service nature et espaces verts de la Ville de Mulhouse

Le service Nature et Espaces verts de la Ville de Mulhouse collabore étroitement avec le Conservatoire botanique et met à sa disposition son savoir-faire et ses compétences en termes de conservation ex-situ.

Dès 1985, la Ville de Mulhouse commence à œuvrer pour la préservation des espèces végétales. C’est l’une des seules villes françaises à disposer d’un service dédié à la conservation de la flore sauvage. Les cultures se répartissent en trois collections :

  • les espèces d’Alsace et des régions voisines (217 espèces) dont une partie est visible par le public dans la rocaille située au parc zoologique et botanique
  • les espèces présentant un intérêt aromatique et médicinal (180 espèces dont Catharanthus ovalis aux vertus antitumorales)
  • les espèces d’intérêt international (94 espèces de Madère, de l’archipel de Juan Fernandez, de l’île de Pâques…).

Zoom sur les Jardins botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine

Les Jardins botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine sont un établissement de culture scientifique et technique, dont les principales missions sont la connaissance et la conservation de la biodiversité végétale, tant locale que mondiale, et l’éducation du public dans ce domaine. A ce titre, ils adhèrent à la charte des Jardins botaniques de France et des pays francophones (JBFPF), qui s’inscrit dans l’esprit du plan d’action pour les jardins botaniques de l’Union européenne développé par le BGCI (Botanic Gardens Conservation International), dont ils sont membres. Concrètement, ils participent depuis de nombreuses années à l’inventaire de la flore lorraine, conservent en culture ou sous forme de semences plusieurs espèces rares ou menacées, ou conseillent les services du Grand Nancy en charge de l’évaluation et de la gestion des espaces naturels métropolitains. Ils interviennent également dans de nombreuses formations horticoles ou botaniques, en lien avec l’Université de Lorraine.

Dans le cadre de ces activités, les Jardins botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine entretiennent des liens étroits avec le Conservatoire botanique en mettant à sa disposition une partie de leurs équipements, ainsi qu’en partageant leur savoir-faire et leurs compétences en matière de conservation ex situ.

Ils s’étendent sur 2 sites :

Jardin botanique Jean-Marie Pelt, vue générale © J. Decollogne / JBGNUL

Le Jardin botanique Jean-Marie Pelt, à Villers-lès-Nancy (54), constitué d’un parc de 25 hectares, de 2500 m2 de serres tropicales, d’un herbier et d’une bibliothèque dédiée à la botanique et l’horticulture. Près de 12 000 espèces végétales sont présentées au public au travers d’une vingtaine de collections, dont une consacrée à la découverte des différents écosystèmes du Plateau lorrain. L’antenne lorraine du Conservatoire est hébergée dans ses locaux.

Jardin d’altitude du Haut Chitelet, vue générale © JBGNUL

Le Jardin d’Altitude du Haut Chitelet, à Xonrupt-Longemer (88), sur la Route des Crêtes. Situé à 1228 m, il présente au public près de 2 500 plantes de montagnes cultivées dans différentes rocailles, dont une est consacrée à la flore du massif vosgien. Les visiteurs y découvrent également une tourbière naturelle et une hêtraie d’altitude. Le site est idéal pour la culture et la multiplication des plantes les plus menacées du massif, envisagées par les plans de conservation en cours d’élaboration par le Conservatoire.